Les Gaulois de l’époque laténienne utilisaient, selon une pratique très répandue à travers l’histoire, des enseignes pour mener leurs troupes au combat. A ce titre, les enseignes-sanglier sont bien connues grâce à la numismatique et l’archéologie. Elles sont manifestement utilisées sur les monnaies comme symbole de l’autorité militaire, au même titre, mais dans une moindre mesure, que le carnyx. Ces deux ustensiles permettent effectivement de signaler sur le champ de bataille la présence du commandement et, pour ce dernier, permettent de communiquer avec les troupes. On ne connait pas d’autre signe matériel de cette autorité militaire chez les Gaulois.
Pourtant, l’examen des monnaies comme des objets liés à la sphère militaire, permet d’isoler un motif récurrent très fortement associé à la sphère martiale, et, à l’intérieur de celle-ci, à l’autorité. Il s’agit d’un ensemble triangulaire composé de trois motifs circulaires, dont on peut, depuis la fin de La Tène finale (1er siècle avant J.-C.) pister les origines jusqu’au Hallstatt final (VIe siècle av. J.-C.). Ce motif qui, en réalité, n’a pas le caractère anodin et banal qu’on est tenté de lui prêter, se révèle être en définitive une spécificité gauloise qui peut être étendue à la partie orientale du domaine celte continental. La variété des supports sur lesquels on peut le trouver permet de déduire qu’il s’agit, plutôt que d’une enseigne militaire dont l’utilité serait également tactique, d’un insigne représentant l’autorité militaire peut-être la plus élevée.
Pour finir, la diversité des contextes dans lesquels cet insigne apparait permet d’approcher les conceptions qui sous-tendent cette autorité ainsi que d’exposer quelques-unes des circonstances durant lesquelles elle se mettait en scène. Ici, l’iconographie que la numismatique permet de réunir pour le 1er siècle av. J.-C. est particulièrement utile, ainsi que quelques trouvailles exceptionnelles réparties tout le long de la période étudiée.