La deditio in fidem constitue un des instruments majeurs de la soumission des peuples vaincus par les Romains pendant la conquête de l’Italie et de la Méditerranée, du IVe au Ier siècle avant J.-C. Lorsqu’un rapprochement diplomatique préalable s’est révélé impossible et qu’un peuple se retrouve menacé par les légions, il lui reste encore la possibilité de se livrer totalement, population, biens et territoire aux mains de leur chef et, en invoquant sa fides, d’espérer obtenir sa clémence et la restauration de son autonomie.
Mais c’est bien en tant que représentant légitimement investi de la République romaine et porteur de la fides publica que le magistrat reçoit cette soumission. Par conséquent, les mots qu’il prononce et surtout l’attitude et les gestes qu’il adopte au moment de la receptio in fidem sont l’expression vivante de l’autorité du populus Romanus. Le comportement codifié auquel le magistrat récipiendaire doit alors se conformer révèle donc l’idée que l’on se fait de cette dernière chez les Romains de la République, et la manière dont on entend la mettre en scène aux yeux des autres peuples.
Or, de ce comportement, tout comme celui des déditices auquel il répond en quelque sorte, on devine les traits essentiels grâce aux sources disponibles, à la fois littéraires (surtout les récits des historiens latins et grec) et iconographiques (par ex. la peinture). Aussi se propose-t-on, dans cette communication, de conduire l’analyse de ce comportement et, si possible, de retracer l’évolution de ses codes.