Le modèle centre-périphérie permet d’aborder la question du découpage territorial de l’Argolide avec une perspective nouvelle. Espace grec perçu comme unifié à l’époque romaine, l’Argolide est toutefois difficile à définir aux époques antérieures, du fait de l’absence de repères géographiques précis dans les sources. Argos, pôle émetteur dominant de la région, s’est octroyé peu à peu le pouvoir sur les cités environnantes (Asinè, Tirynthe, Mycènes), agrandissant peu à peu ce que l’on appela l’Argeia, c’est-à-dire l’espace qui est directement sous domination politique argienne : ces cités ont alors perdu leur caractère centralisateur et sont devenues des périphéries intégrées de l’Argeia. Mais une autre forme spatiale se dégage peu à peu à l’époque classique : elle est nommée Argolis chôra chez Hérodote et est constituée de cités indépendantes sur le plan politique, comme Trézène, Hermionè ou Épidaure. S’agit-il de périphéries argiennes ? Si un pouvoir concret argien ne s’y ressent pas, l’autorité d’Argos sur ce territoire ne joue-t-elle pas en faveur d’une intégration spatiale ? Le modèle centre-périphérie peut-il nous aider à comprendre les interrelations, les connexions, les réseaux existant au sein de cette « Argolide » ?