ERAMA
 

Argos, l’Argeia et l’Argolide : l’autorité comme base de définition d’un territoire spatial

Clémence Weber-Pallez

Le modèle centre-péri­phé­rie permet d’abor­der la ques­tion du décou­page ter­ri­to­rial de l’Argolide avec une pers­pec­tive nou­velle. Espace grec perçu comme unifié à l’époque romaine, l’Argolide est tou­te­fois dif­fi­cile à défi­nir aux époques anté­rieu­res, du fait de l’absence de repè­res géo­gra­phi­ques précis dans les sour­ces. Argos, pôle émetteur domi­nant de la région, s’est octroyé peu à peu le pou­voir sur les cités envi­ron­nan­tes (Asinè, Tirynthe, Mycènes), agran­dis­sant peu à peu ce que l’on appela l’Argeia, c’est-à-dire l’espace qui est direc­te­ment sous domi­na­tion poli­ti­que argienne : ces cités ont alors perdu leur carac­tère cen­tra­li­sa­teur et sont deve­nues des péri­phé­ries inté­grées de l’Argeia. Mais une autre forme spa­tiale se dégage peu à peu à l’époque clas­si­que : elle est nommée Argolis chôra chez Hérodote et est cons­ti­tuée de cités indé­pen­dan­tes sur le plan poli­ti­que, comme Trézène, Hermionè ou Épidaure. S’agit-il de péri­phé­ries argien­nes ? Si un pou­voir concret argien ne s’y res­sent pas, l’auto­rité d’Argos sur ce ter­ri­toire ne joue-t-elle pas en faveur d’une inté­gra­tion spa­tiale ? Le modèle centre-péri­phé­rie peut-il nous aider à com­pren­dre les inter­re­la­tions, les connexions, les réseaux exis­tant au sein de cette « Argolide » ?