La mise en scène de l’autorité, pensée comme telle ou non, souvent codifiée, est un élément indissociable de son existence. La visibilité et la lisibilité des représentations et des manifestations de l’autorité conditionnent en partie son degré de perception. L’autorité est généralement exposée, et de ce fait la maîtrise de son image est programmée.
L’enjeu de cette première partie du colloque est ainsi de montrer la conception qu’une autorité a d’elle‑même et les différentes formes sous lesquelles celle‑ci se présente selon l’image qu’elle souhaite renvoyer.
Il convient de commencer par s’interroger sur les processus d’investiture de l’autorité, qu’ils prennent la forme d’une cérémonie institutionnelle ou non, et par extension, de sa légitimation, qui peut être multiforme (par la naissance, le droit, la réputation…). Nous pourrons ensuite analyser les pratiques, gestuelles ou cérémonielles, d’exercice de cette autorité, pour apprécier la manifestation physique des personnes qui l’incarnent. Il est également nécessaire de distinguer les différentes formes adoptées par ces manifestations, en fonction des destinataires, ce qui passe par une analyse des langages et des représentations.
Ce décryptage incite à étudier plus en détail les attributs matériels spécifiques de l’autorité, en envisageant une description et une étude de la signification, de l’utilité et de la symbolique des objets concernés. Enfin, un changement de point de vue intéressant consiste à considérer la manière dont l’autorité est mise en scène ou représentée par les autres entités (agents, sujets, autres autorités…).