10h Accueil en salle F113
10h10 : Introduction
10h20 Amedeo Raschieri (Torino) : « L’autorité de Cicéron comme maître d’éloquence »
11h05 Marc Dietrich (ENS de Lyon) : « Autorité et compétences du médecin grec : étude d’une polémique médicale à la fin du Ve siècle (De l’Ancienne médecine) »
11h50 : Pause.
12h10 Catherine Psilakis (Lille 3, STL) : « Solon dans le Contre Timarque d’Eschine : la place relative des compétences dans cette figure d’autorité du IVe siècle »
13h : Déjeuner.
14h30 Brice Rosier-Laperrousaz (Lyon 2, HiSoMA) : « L’autorité du géographe : continuations et contestations de l’œuvre d’Eratosthène »
15h15 Nadège Wolff (ENS de Lyon, ERAMA) : « Jason dans les Argonautiques d’Apollonios de Rhodes : un héros incompétent ? »
En s’intéressant à la relation d’autorité, il semble impossible de faire l’économie d’une réflexion sur les qualités plus spécifiques qui déterminent cette autorité, chez le sujet qui l’exerce comme chez celui qui la subit. Ce qui différencierait l’autorité du pouvoir, si l’on admet qu’il s’exerce par une contrainte externe, serait cette force consensuelle qui fait s’imposer d’elle‑même une figure d’expert. Le médecin, le prêtre, le législateur, le juge, le critique, le poète, le sage, le mentor, le précepteur… Chaque figure peut se prévaloir d’un ensemble de compétences qui rend son savoir efficace et garantit la valeur de ses actions. C’est donc l’occasion de mener à bien une réflexion qualitative sur la relation d’autorité : celui qui l’exerce met en scène une certaine compétence, choisie stratégiquement dans le champ de celles qui sont valorisées, de même que ceux qui la reçoivent reconnaissent et mettent l’accent sur ses caractères particuliers. Cette journée aura l’opportunité d’explorer les mécanismes de reconnaissance de la compétence, ainsi que les discordances qui minent cette équivalence hypothétique entre compétence et autorité. La reconnaissance d’une autorité culturelle ou technique se conjugue‑t‑elle avec la reconnaissance d’une autorité sociale ou politique ? Cette question de la compétence permettra d’interroger la compartimentation, ou au contraire la perméabilité, de l’autorité entre des domaines divers ; car celui que nous appellerions spontanément un expert, comme le médecin ou le poète, peut‑il se comparer au législateur ou au magistrat ? D’autre part, la question de la compétence peut se poser comme un critère pertinent de distinction entre les autorités qui ont été gagnées grâce à une expertise et celles qui reposent sur d’autres critères comme l’ancienneté de tel auteur — qui bien souvent suffit à l’argument d’autorité —, ou encore la naissance de tel citoyen… L’homo novus, dans cette perspective, sera une figure digne d’intérêt ; de même que celle du « bon roi ». En somme, la compétence est‑elle toujours reconnue ? Fait‑elle nécessairement accéder celui qui peut s’en prévaloir à un statut de figure d’autorité ? Le prestige de l’ancienneté ou de la naissance est‑il nécessairement la garantie de l’autorité, ou bien est‑ce que la compétence peut lui être opposée ?